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Journal de famille
3 janvier 2008

La Couronne

1960___Pierre_B_atrice_La_couronneLa petite maison se trouve à La Couronne, entre Marseille et Martigues, sur la côte bleue. Pépé et Mémé, mes grands parents paternels l'avaient acheté avant la guerre de 39 - 45. Tante Suzanne, de son vrai prénom Alexandrine (comme quoi ça sert la généalogie), la soeur ainée de ma grand mère, avait avec son mari, Tonton Marcel, acheté la maison jumelle, identique en tous points à celle de mes grands parents. Les deux maisons étaient séparées par un mur de canisses, au travers duquel nous pouvions regarder ce qui se passait de l'autre côté. La seule chose qui manquait à notre maison mais qui se trouvait de l'autre côté, une chose qui nous faisait envie ... c'était le figuier.

Il nous arrivait, à Pierre (mon frère) et à moi d'aller manger des figues en cachette. Pour cela, il nous faillait grimper sur le toit de notre maison, par derrière, et escalader celui d'à côté. Et là, à l'abri des regards, nous dégustions de merveilleuses figues violettes au goût d'autant plus sucré que les mangions en cachette.

A ce stade de l'histoire, il me faut vous parler de quelque chose que tous les petits enfants du monde connaissent : la sieste. C'est vrai que maintenant, adulte, quand il fait vraiment très chaud dehors, se reposer un instant à la fraicheur des murs, les volets clos,me procure un réel bonheur, mais il en était tout autrement enfant.

Tous les jours, après le repas de midi, et sous le fallacieux prétexte que nous devions attendre au moins 3 1964___Pierre_B_atrice_La_Couronne_27_D_cheures - temps estimé par nos grands parents - afin que se fasse notre digestion et que nous puissions aller nous baigner. Dans la grande pièce qui servait tout à la fois de salle à manger et de chambre, il y avait trois lits : 2 grand lits côte à côte, un pour nos grands parents et un pour Marraine (la soeur cadette de ma grand mère, vieille fille et marraine d'au moins trois enfants de la famille, de son prénom Augusta) et moi et un "cosy" pour Pierre.

A l'heure de la sieste, Pierre allait sur le lit des grands parents et moi sur l'autre et là commençait un jeu que nous adorions : sauter d'un lit sur l'autre, style trampoline. Il nous fallait faire attention de ne pas nous faire attraper, bien que cela soit déjà arrivé, la punition n'était pas trop sévère, mais nos jeux étaient interrompus.

Des tas d'autres très bons souvenirs sont liés à cet endroit. Je revois encore aujourd'hui les fauteuils en bois clair dont la toile orange avait pris avec le temps des tons adoucis, la grande table sous la terrasse, repeinte mille fois en blanc mais dont les rosaces sculptées sur les bords restaient malgré tout apparentes. Il y avait aussi les plates bandes remplies de gigantesques marguerites ou lys tigrés et le cyprès (ou cèdre bleu) planté à droite du petit portail.

Quelques unes de ces plates bandes, deux pour être exacte, nous avaient été cédées par Mémé... nos diverses tentatives de plantations furent souvent marquées par l'échec, sauf une fois où nous avions planté des pommes de terre... notre récolte, 4 ou 5 minuscules petites patates, a fini pour notre plus grande fierté en salade.

1975___16_Marthe_Laffont_La_CouronneMais La Couronne les soirs d'été c'est aussi les moustiques. Ces bestioles nous obligeaient à finir la soirée dans le noir complet seule la lueur de la lune éclairait la maison. Les fenêtres étaient parées de leur moustiquaire et les chambres vaporisées de produits anti moustiques. Pour cela, Mémé avait une sorte de grosse seringue qu'elle remplissait d'un produit nommé "Flytox" (prononcé flitox) qui sentait bon mais qui anéantissait tout insecte volant. Mémé disait toujours qu'elle allait "flitoxer" la maison.

Il y avait aussi un rituel à La Couronne : la promenade du soir. Après le repas, Pépé nous emmenait faire une promenade. Dieu qu'elle nous paraissait longue cette balade. Main dans la main, nous marchions sur la route qui passe devant la maison. Elle mesure au grand maximum 200 mètres de longueur cette route, mais pour nos petites jambes l'aller et le retour nous semblait très très long. Tout le temps que durait la promenade, nous chantions "1km à pied, ça use, ça use, 1km à pied ça use les souliers...".

La_Couronne

lavande

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Commentaires
L
La Couronne, tu parles si je connais aussi. Ma nièce y habite, et je me souviens avoir mis dans mon blog des photos. Et là tu m'avais parler de la maison ou tu allais pendant ton enfance.<br /> On n'efface pas les souvenirs qu'ils soient bons ou mauvais , ils nous collent à la peau, et c'est bien de les écrire, car c'est un patrimoine.<br /> Et je suis pour la continuité de ces vies qui ont été avant nous.
L
C'est promis je repasserais plus tard, car je vais aller de ce pas ..me faire dormir les yeux !<br /> Mais je suis fortement interessée par tes écrits.<br /> Bisous
N
Houah!Je découvre ce nouveau blog très très intéressant!!!! Je vais m'y aventurer Princesse…je me prépare un café d'abord…
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